Une unité médico-judiciaire au fenua

L’aide aux victimes s’est largement structurée ces dernières années en Polynésie française. En marge notamment de la création en 2019 d’un CLAV (Comité local d’aide aux victimes), co-présidé par le haut-commissaire et le procureur de la République près le tribunal de première instance de Papeete, une unité médico-judiciaire (UMJ) a aussi vu le jour en décembre 2021. Car si l’accueil en urgence des personnes victimes de violences ou de mauvais traitements relève des fonctions dévolues à tout établissement de santé, la nécessité d’un accueil et d’une prise en charge adaptés de ces personnes a conduit les pouvoirs publics à s’en préoccuper et à en organiser davantage les conditions.

Une indispensable structuration au service des victimes

La mise en place de cette unité visait essentiellement à développer et améliorer les conditions d’accueil des victimes en s’appuyant sur une coordination étroite entre les autorités judiciaires, de police et de gendarmerie, et les établissements de soins.

 

C’est le CHPF qui assure le portage de cette unité, l’UMJ étant implantée dans ses locaux. Dans ce contexte, il collabore encore plus largement avec les établissements hospitaliers gérés par la Direction de la santé (Taravao, Moorea, Raiatea et Nuku-Hiva).

 

Les victimes de violences du Fenua sont donc désormais orientées, sur réquisitions de justice, vers cette unité afin que tous les examens requis par leur état puissent être réalisés en un seul lieu (examens gynécologiques, constatations de lésions et traumatismes, prélèvements conservatoires…).

Elles sont également susceptibles, sur indication du médecin, d’y être reçues en consultation par un psychologue et/ou un travailleur social, selon leurs besoins.

 

L’UMJ travaille aussi en étroite collaboration avec les autres services de l’hôpital en fonction des nécessités ; ce dernier est en outre doté depuis 2006 d’une direction des affaires juridiques et des droits des patients à laquelle est rattaché un service de l’action sociale et éducative afin de mieux accompagner tous les patients, victimes ou non.

 

Dans le cadre des enquêtes préliminaires, il est à noter que des médecins continuent aussi à proposer un examen sur rendez-vous. Il est, enfin, indispensable de rappeler qu’en cas d’agressions sexuelles, si l’examen doit s’accompagner de prélèvements conservatoires, ceux-ci doivent être réalisés le plus rapidement possible.

V. Gillet

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